Amnusique

Des sons qui restent en tête

jeudi

20

novembre 2014

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Entretien #6 – KKC Orchestra

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Entretien #6 KKC Orechestra

 

Le sixième entretien d’Amnusique est consacré au KKC Orchestra, un groupe d’Electro-Swing/Hip-Hop Toulousain que nous avions découvert en live sur la place du Capitole à l’occasion de la fête de la musique. C’est son leader et chanteur, Julien Champreux alias Djul, qui nous fait l’honneur de répondre à nos quelques questions. Bonne lecture à toutes et à tous.

Salut Djul !  On te remercie de prendre quelques minutes de ton temps pour répondre à nos questions. Le principe de cet entretien : une partie classique pour connaitre un peu le groupe, son histoire, son actu… puis on part sur des questions un peu plus décalées, qui ne sont qu’un prétexte pour te connaitre plus en profondeur. Si une question te parait trop compliquée, tu as le droit à un Jocker Amnésie qui te permet de la zapper !
C’est parti ! Comme d’habitude, on part sur du conventionnel pour débuter, peux-tu te présenter toi et ton groupe, pour ceux qui ne connaitraient pas encore le KKC Orchestra ? (Les membres, les rôles de chacun, comment s’est créé le groupe, votre style de musique…)

Julien KKCDjul :
Le KKC Orchestra c’est une rencontre entre rap, swing et électro. C’est un dialogue constant entre acoustique et électronique. C’est l’envie de vous raconter et de vous faire danser. C’est aussi et avant tout une histoire d’amitié, de famille, presque maintenant. Le KKC Orchestra c’est : Mickaël Fontanella, Aurelien Calvo, Carole Petit et Julien Champreux sur scène. Nos ingénieurs du son se nomment : Christophe Marraud et Frédérique Caray et notre maison d’artiste : Ulysse Productions. Le groupe existe depuis 2009, trois cent concerts en France et à l’étranger, un album « Géométrie Variable » sorti en avril de cette année, et un ep « Dig Your Own Swing » sorti en 2011.


Peux-tu nous expliquer pourquoi avoir choisi ce nom de scène ?
Le côté orchestre, ça on capte, mais le KKC, ça vient d’où ?

Julien KKCDjul :
2ème question et Joker Amnésie !
KKC vient d’une vielle blague entre nous, on a arrêté d’en parler.


Victoire ! C’est la première fois que quelqu’un utilise ce Joker. On passe donc à une autre question !
On vous avait connu il y a quelques années à un concert donné sur la place du Capitole pour la fête de la musique, globalement, qu’est-ce qui a changé pour vous depuis cette époque ? En bien et en moins bien.

Julien KKCDjul :
Déjà c’est un sacré souvenir. A chaque fois qu’on repasse place du Capitole on peut se dire : « ça c’est fait ». Sinon en bien : ride, sagesse et perception hors du commun. En moins bien : ride, cheveux blancs, et ouie défaillante. Plus sérieusement notre pianiste a changé, celle de la formation originelle (Marie Fontanella) a quitté le groupe et notre nouvelle pianiste Carole amène une autre énergie. Pas de bien et moins bien, deux univers riches pour le groupe. Il y aussi des heures et des heures passées en studio pour l’enregistrement de l’album et presque deux fois plus de live à notre actif.


Vous êtes passés par pas mal de villes et de salles en France et à l’étranger, c’est quoi pour toi le meilleur souvenir de concert jusqu’ici ? On se dit que ça doit être dingue de jouer au festival de Glastonbury par exemple ?! 

Julien KKCDjul :
Deux souvenirs : Glastonbury et un café concert à Chemnitz. Glastonburry c’était énorme, difficile à retranscrire ! 450 000 personnes, 9 km de festival d’un point A à un point B, des tentes à perte de vue, dans la même journée : « The Kills », « Wu Tang », « Aloe Blacc », « C.W Stoneking » et « Queens of the Stone Age ». Au milieu de tout ça une famille anglaise qui te reconnait le lendemain de ton concert, les déguisements, la fête, bref Glastonburry . Et pour Chemnitz tout l’inverse : une cave, une sono pourrie, 53 personnes, des sourires et de la sueur, un chapeau avec environ 100 euros en guise de paye et cerise sur le gâteau, le verre du patron : « Garlic Schnapz » ! T’es pas sur de bien comprendre mais tu bois, et oui, tes craintes sont fondées, Schnapz à l’ail !!! Imaginez le jus des escargots de mamy mais à 60 degrés. Inoubliable, on garde les deux souvenirs côte à côte.


Vous avez une actualité chargée en ce moment avec des dates partout en France, un premier album et sa compilation de remixes qui vient juste de sortir. Peux-tu nous parler un peu de ce fameux Géométrie Variable, ce qu’il représente pour vous, les titres phares selon toi et comment se sont passées les collaborations pour les remixes ?

Julien KKCDjul :
C’est vrai qu’on a pas mal d’actualité en ce moment. « Géométrie Variable » notre album, c’est le KKC dans sa forme la plus aboutie sur disque pour le moment. Il est sorti il y environ six mois et c’est la somme de titres anciens et de certains plus actuels. Comme nous avons mis 5 ans à le réaliser, la seule contrainte que l’on se soit donnée c’est d’enregistrer et d’appuyer sur play. Cela ne trompe pas, on s’est vite rendu compte des titres qui fonctionnaient et de ceux qui ne marchaient pas. On les aime tous mais on pourrait citer « 1994 », « Temps Mort », « Les Détails », « Clap de Fin », ou « Sasha. Pour les remix, c’est soit des connaissances directes soit des gens croisés sur la route. J’en citerai quatre : un toulousain ProleteR, un DJ : Mister French Wax, notre ingénieur du son Fredérique Caray aka Dr FUZZ et Redzol du Havre. Pour Redzol l’histoire est particulière vu qu’il nous a aidé à réaliser l’album ( le nôtre pas celui des remix ) en tant que réal et co-beatmaker. En tout cas c’est une chance d’entendre ses morceaux avec une nouvelle enveloppe et pour couronner le tout il y a de franches réussites. D’ailleurs vous pouvez en juger par vous même en les écoutant sur notre bandcamp. L’album remix y est d’ailleurs en téléchargement gratuit.


Le titre « Géométrie Variable » c’est une référence aux avions et à Toulouse (La voilure à géométrie variable)

Julien KKCDjul :
Si on avait su on serait aller voir Airbus pour du mécénat. « Géméotrie Variable » c’est une expression que l’on entend beaucoup ces derniers temps et peut être que je leur ai empruntée sans y faire attention. Dans tous les cas c’ est un concept que l’on défend depuis le début de notre aventure. C’est l’essence même de notre musique. Par exemple cet album est plus orienté rap, on y trouve dix titres chantés pour seulement deux instrumentales alors que l’EP précédent c’était l’inverse. En concert nous essayons de trouver un équilibre entre chanson rappée et instrumentale, les mots et leur sens résonnent encore mieux quand il y a une pause pour écouter les notes et inversement..


Vos visuels de pochettes d’Albums, d’Ep et de vidéos jouent beaucoup sur la mise en scène et l’utilisation de différents objets sur plusieurs plans, des décors etc… Qui est-ce qui s’occupe de toute cette partie graphique, qui prend les décisions là dessus ?

Julien KKCDjul :
Ce sont des décisions communes comme souvent chez nous mais on tient à citer deux noms : « Fabien Espinasse », photographe talentueux qui a collaboré avec beaucoup de groupes de la scène toulousaine et le collectif « Les Dissipés ». Pour la pochette de l’album ils ont eu la bonne idée de trouver 400 postes vintages, percher Fabien à 5 mètres du sol et nous allonger au milieu des postes pour mimer des scènes comme, par exemple, monter un escalier de postes. Le résultat est bluffant. D’ailleurs on nous demande souvent si c’est un montage. On tient à remercier Mr Jean Luc Lacombe, l’antiquaire qui nous a prêté la collection pour qu’on puisse réaliser ce moment de plaisir. Avis aux amateurs les postes sont toujours à vendre.


Une autre de vos spécificités c’est de chanter en Français. On a l’impression que ça redevient un peu à la mode (Ex: Oxmo Puccino, Stromae…) après plusieurs années où les artistes Français privilégiaient l’Anglais, tu peux nous dire pourquoi c’est si important selon toi d’utiliser la langue de Molière ?

Julien KKCDjul :
C’est venu naturellement, sans me poser de questions. Le français c’est ma langue maternelle et je me suis éduqué musicalement avec le rap français. Tu parles d’Oxmo Puccino je valide et je rajouterai dans le désordre : Fabe, IAM, MC Solaar, Les Sages Poètes de la Rue, ou Lunatic. Ces artistes ont réinventé la langue française avec leur mode d’écriture, leur vocabulaire. Je reprends Oxmo Puccino en exemple. Mon père va pouvoir le découvrir sur France Inter pour le projet « Alice » avec Ibrahim Maalouf et me parler de ce chanteur. Alors qu’à l’époque « Time Bomb » il me disait de baisser le volume ou me demandait le livret pour comprendre le texte. Il y a une évolution et heureusement parce qu’on part de loin, le rap est souvent pensé comme sous culture alors qu’on est une des musiques qui se vend le plus.


Ne penses-tu pas que l’utilisation de l’Anglais, pour ces artistes Francophones, c’est une sorte de façon de fuir pour ne pas montrer qu’en fait ils n’ont pas grand chose à d’intéressant à dire? D’ailleurs quand on parle de chanteurs à textes en France, on parle rarement de ceux qui le font en Anglais.

Julien KKCDjul :
Et pourtant il y en a,  Saul Williams ou Bob Dylan, je ne pense pas qu’ils parlent de recettes de cuisine dans leurs chansons. Ok je parle de chanteurs anglais mais c’est quand même des références dans leur domaine. Pour les francophones je pense que ces artistes privilégient d’abord la forme. La sonorité avant le sens. La note. Le mot en français a deux limites : il sonne moins bien que l’anglais et l’image choisie par l’auteur est fixée des qu’on l’entend. Avec l’anglais on voyage plus.


Aura-t-on la chance un jour d’avoir certains morceaux que vous jouez en live, comme bouffée d’air ou cloche pieds, en version numérique ? Ou sont-ils uniquement réservés à la scène ?

Julien KKCDjul :
On ne sait jamais peut être un jour mais pour l’instant ce n’est pas au programme. Il y des morceaux que l’on ne jouera qu’en live, les arrangements sont prévus pour. On estime qu’ils ne seront pas intéressants sur disque et inversement. Et surtout on a envie d’enregistrer du neuf, de la nouveauté.


Vous avez rejoué au Bikini le week-end dernier, comment était ce retour aux sources ?

Julien KKCDjul :
Bien bon comme souvent au Bikini. On a eu la chance de faire la 1ère partie d’Hocus Pocus alors qu’on était des débutants et qu’on ne savait pas vraiment où l’on était. On a fait notre concert comme si on était à la maison, sans trop de stress nuisible et on a bien kiffé. Apparemment les gens aussi. Du coup jouer là bas résonne toujours bien pour nous.


On passe maintenant à des questions un peu moins sérieuses. On a une tradition sur Amnusique c’est de demander aux artistes si ils ont acheté un album ou un single durant leur jeunesse qu’ils n’assument plus trop aujourd’hui. C’est un peu l’album de la honte que tu caches au fond du placard quand tu invites des potes à prendre l’apéro. Jusque-là on a eu du Darude, Eiffel 65, Aqua, K-Maro… Pas très glorieux ! C’était quoi toi ?

Julien KKCDjul :
Pas acheté, mais pour moi Mc Hammer  » Can touch This » reste un classique.

 


Au contraire, l’album avec un grand A que t’as usé jusqu’à la moelle ? Par la même occasion, peux-tu nous donner un titre que tu écoutes en boucle en ce moment

Julien KKCDjul :
« Qu’est ce qui fait marcher les sages ?  » des Sages Poètes de la Rue en 1995, j’avais 13 ans. C’est peut être pas l’album avec un grand A mais je l’ai usé au point de me rappeler des lyrics presque 20 ans après. En ce moment pour rester rap c’est le nouvel album de Guts et plus précisément la chanson avec Patrice : « Want it Back ».


Pour parler un peu de l’actualité en France, as-tu suivi un peu les manifestations qui ont dégénéré à Toulouse ces dernières semaines ?

Julien KKCDjul :
De loin, vu que j’étais pas sur Toulouse.
C’est un sujet lourd avec la mort d’une personne qui luttait pour des idées. Je trouve ça triste et grave d’en arriver là, mais ca ne m’étonne pas que les manifestations dégénèrent, vouloir se venger ne le fera pas revenir.


Moins grave, (quoi que…) si on t’obligeait à regarder l’un de ces programmes consacrés à la musique, tu choisirais lequel ? Et pourquoi ?

– The Voice
– Rinsing Star
– La Nouvelle Star
– Le pipo de François Hollande au journal de 20h
– Du côté de chez Dave

Julien KKCDjul :
François Hollande car même s’il nous fait du pipo, on sort de ce programme moins cons, il nous oblige à réfléchir.


Si on vous donnait accès à l’un de ces endroits, juste pour y jouer le temps d’une soirée, tu choisirais quoi ?

– La baie du Mont St-Michel une heure avant la marée haute.
– Un avion de la Malaysia Airlines durant un vol à destination de l’Ukraine.
– Une plage naturiste au Cap d’Agde en plein mois d’août.
– Mon 48m2 situé dans un quartier calme au pont des demoiselles, à 10 minutes à pieds du Métro St-Michel.

Julien KKCDjul :
Surement ton 48m2. Le Mont St Michel vu le prix du parking obligatoire le concert ne sera pas rentable, l’avion en ce moment je trouve pas ça très stable, et pour le naturisme je suis trop pudique.


C’est d’accord, j’appelle Foncia pour prévenir qu’il va y avoir du bruit prochainement.
Avoir signé chez Ulysse Production, c’est parque vous saviez que vous seriez sur les routes pendant des mois entiers sans jamais revoir, Pénélope et Télémaque, enfin, vos familles quoi… ?

Djul :Julien KKC
Tu crois pas si bien dire, ils sont tellement malins chez « Ulysse Productions » que c’est « notre maison d’artiste » ! On dit qu’on choisit ses amis, ben nous on a eu la chance de pouvoir choisir une deuxième famille. On se ne savait pas dans quoi on s’embarquait au début mais on savait avec qui. Aujourd’hui, vu qu’on connait un peu mieux notre métier, on se rend compte au quotidien de la chance de travailler avec eux.


Pour reparler de Géométrie Variable. Quand t’étais jeune, t’étais bon en maths ou c’était, justement assez variable ?

Julien KKC

Djul :
Rien de variable, plutôt constant, j’étais mauvais en maths.

 


Mauvais en maths ? Et bim, comme nous sommes à Toulouse, interro surprise sur le Théorème de Thalès :

Soit un triangle KKC, et deux points K et C des droites (KK) et (KC) de sorte que la droite (CK) soit parallèle à la droite (KC).
Si les triangles KKC et KCK sont homothétiques, quand est-ce que KKC se produira de nouveau à Toulouse et avec qui ?
Je ramasse les copies dans 3 heures, bon courage.

Julien KKCDjul :
Nous serons le 31 janvier 2015 à l’espace Bennefoy pour le festival « Détours de Chant ». Il y aura également les Toulousains de MP1point2. (Le concert de ce soir prévu à la Dynamo a été annulé)


Dans Kulture Pub, vous critiquez la société (de consommation) avec des slogans de publicités et quelques phrases de politiciens bien senties (le bruit et l’odeur, jeu de mots). C’est quoi la publicité qui te fait sauter au plafond quand tu la vois ? Nous on a eu énormément de mal avec Eparcyl « la fosse tranquille » (http://www.ina.fr/video/PUB2346176013) et Javel dose « Javel dire à tout l’monde » (http://www.ina.fr/video/PUB419127161).

Julien KKCDjul :
Franchement il y en trop pour en donner une, je pense quand même à la Maaf et son directeur : « Je l’aurai … ». Qu’ils nous appellent quand ils l’ont eu et qu’ils nous laissent tranquilles en attendant.


Tu as raison, c’est notre main dans la gueule qu’il va finir par avoir !
Dans le morceau 1994, tu parles de Jean-Marc et de sa vache. C’est qui ce mec ?

Julien KKCDjul :
Top secret. On balance pas les gens de son village.

 


On finit avec le « tout à l’égo » sur-dimentionné de l’interview. On t’autorise à ne parler que de toi, à te vanter et à en faire des caisses. Djul, on va pas se mentir, c’est toi qui tient le groupe KKC à bout de bras non ? La chanson intitulée « Parfait », c’est une sorte d’autoportrait ? 

Julien KKCDjul :
C’est ce que mon ex me disait.

 


On embrasse Marcel alors ! On te remercie de t’être prêté au jeu Djul, on te souhaite plein de bonnes choses avec le KKC Orchestra pour l’avenir. Le clap de fin est pour toi :

Julien KKC

Djul :
Merci pour ce moment d’expression dans ce monde rapide du 2.0 !

 

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Pays : France.
Style musical : Hip-Hop, Electro, Swing.
Nom(s) : Mickaël Fontanella, Aurélien Calvo, Julien Champreux, Carole Petit.
L’info en plus : Le KKC Orchestra, par l’intermédiaire d’Aurélien Calvo aka Senor Zazou, a participé à l’Album Electro-Swing du groupe Lamuzgueule, avec le morceau « Bada Boom Boom Swing ».
Maison de disque : Ulysse Productions.

Publié par : , Catégorie(s) : Artistes, Entretiens

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