Amnusique

Des sons qui restent en tête

mercredi

7

janvier 2015

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Entretien #7 – Degiheugi

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Entretien #7 Degiheugi

Le septième entretien d’Amnusique est, cette fois-ci, consacré à l’artiste Degiheugi, un producteur de Trip-Hop et d’Abstract-Hip-Hop originaire de Saint-Malo. Degiheugi c’est presque dix ans de carrière derrière lui et six albums autoproduits qui ont rencontré un franc succès sur le web. En 2015, Jérôme nous revient avec un nouvel album plein de belles promesses intitulé Endless Smile, qui devrait ravir la communauté de fans grandissante du Lavallois d’adoption. Bonne lecture à toutes et à tous.

Bonjour Jérôme, tout d’abord, bonne année 2015 à toi, on te remercie de nous accorder un peu de ton temps pour répondre à nos questions. Le principe de nos interviews est simple, on te pose d’abord quelques questions classiques sur ton travail puis on passera à des questions plus décalées, qui ne sont qu’un prétexte pour te connaître plus en profondeur. Tu as le droit à un Joker Amnésie si tu ne souhaites pas répondre à l’une de nos questions. En 6 entretiens, un seul artiste a eu besoin de l’utiliser. Tu as la pression ! Allez, c’est parti !

Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter rapidement ? Qui est Degiheugi, ton âge, d’où viens-tu, depuis quand fais-tu de la musique, ton style de prédilection etc…

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Salut, Degiheugi, beatmaker et éleveur de MPC dans la campagne Mayennaise, 35 ans, je viens de Saint-Malo mais j’habite à Laval depuis quelques années maintenant. J’ai commencé la musique vers l’âge de 16 ans, et j’en fais un peu plus sérieusement depuis 2005


D’habitude on demande aux artistes d’expliquer leur nom de scène et leur prononciation, mais on va essayer de te faciliter la tâche !

A la base, tu faisais partie d’une formation de Hip-Hop où l’on te surnommait « Jej », par rapport à ton prénom. Par la suite, tu es devenu DJ, tu as donc pris le blaze « D.JEJ » mais il se trouve qu’il était déjà pas mal utilisé. Tu as donc décidé de te servir de la phonétique, en épelant chaque lettre, ce qui a donné « D-J-E-J » et pour finir « Degiheugi ». C’est bien ça ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Wow ! Je t’ai déjà raconté l’histoire c’est ça ? Donc oui, c’est exactement ça ! Écrire de façon la plus complexe D-J-E-J. J’avoue avoir eu des meilleures idées dans ma vie…


Tu as une anecdote à nous faire partager sur ce nom plutôt atypique ? Les gens doivent penser que c’est le nom d’une ville en Inde non?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Tu sais, ce nom, je l’ai trouvé avec des potes un soir où l’on avait très certainement beaucoup trop abusé de trucs illicites ! Le truc marrant, c’est que personne le prononce comme il faut, tout le monde dit « Guy » au lieu de « Ji » ! Du genre « Dé Guy Euh Guy » ! Au début ça me faisait chier, maintenant ça m’éclate, on en rigole.


Comme on vient de l’évoquer, tu as fait partie d’un groupe de Rap, il y a quelques années, avant de te tourner vers le Trip-Hop et l’Abstract Hip-Hop. Qu’est-ce qui fait qu’un jour on décide de changer (pas forcément radicalement d’ailleurs) d’univers musical et de se tourner vers une carrière en solitaire ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Pourquoi j’ai changé d’univers ? Il y a plein de raisons à ça. L’univers du rap à l’époque me soûlait, le fait d’être « trop ou pas assez street », de venir de « telle ville ou de tel quartier » pour se sentir légitime. Cette espèce de compétition perpétuelle entre acteurs de ce courant musical… Il faut utiliser « telle caisse claire », car elle est la mode, porter « telles fringues » etc… Ça ne me parlait plus du tout à la fin. Je me sentais loin de tout ça.

L’autre raison, c’est que je rappais avant. Je faisais les beats et je rappais aussi dessus. On a fait un concert qu’on a filmé et…, autant sur disque je trouvais que je m’en sortais au micro; mais quand je me suis vu sur la vidéo sur scène… mec… je t’assure que j’ai stoppé ma carrière de MC direct !! J’étais vraiment pas fait pour ça ! (Rires !!). Après, musicalement, ça me freinait.  Je sentais que j’avais envie d’explorer autre chose que de faire juste des instrus pour que nous rappions dessus.


Tu as encore des contacts avec les membres de ce groupe ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Oui bien sur ! J’ai encore des contacts avec chaque membre de ce groupe, c’est un peu la famille.


Une autre particularité de ton parcours, ton « vrai » métier, celui de Graphiste, qui occupe pleinement ton temps. La musique n’étant qu’un complément te servant à t’évader. Tu es graphiste freelance ou tu bosses en agence ? Et comment réagissent tes collègues de boulot par rapport à cette double-casquette ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Je suis graphiste dans une entreprise, mais pas dans une agence. Mes collègues, pour tout te dire, j’ai tout fait pour éviter que ça se sache… Mais il y a un moment, tu passes sur le journal et tu vois un collègue ou ta patronne arriver avec la coupure de presse : « Bah alors, vous nous aviez caché ça ?! ». Tu peux rien y faire, c’est comme ça.


Ce n’est pas difficile d’allier ces deux activités ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
C’est compliqué car quand tu fais pas de la musique avec une guitare et une batterie, ça devient complexe d’expliquer ce que tu fais…  Si je dis à mes collègues « Je fais de l’Abstract Hip-Hop, Tu n’en auras que deux qui vont comprendre… Du coup, j’essaye d’expliquer et j’ai toujours le droit au « Ah oui ! T’es DJ en fait !


Tu expliques régulièrement que tu n’envisages pas de tout plaquer pour te consacrer seulement à la musique. On a pourtant pas mal d’exemples d’artistes qui étaient graphistes, à la base, et qui vivent aujourd’hui de la musique (On pense notamment à Breakbot, Cee-Roo ou à Shaka Ponk…), qu’est-ce qui pourrait faire qu’un jour tu te décides à suivre cette voie là ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Régulièrement, je sais pas, je crois que je l’ai dit une fois « publiquement » sur Facebook. Bref, je ne serais pas forcément contre, mais tu sais, dans ce milieu, quand tu fais de la musique comme moi, que je qualifierais « d’assez confidentielle »,  c’est compliqué d’en vivre « correctement ». Tu peux en survivre, mais du coup ça peut vite déraper. Du genre à prendre n’importe quelle date ou changer de style de musique en essayant de faire ce qui « marche », pour remplir le frigo… Quand tu commences à en vivre, ton petit délire de musicien se transforme en entreprise. Beaucoup de choses deviennent budget : com’, marketing, rentabilité etc… Du coup, le coté « détente, plaisir » de créer de la musique en prend un sacré coup. Moi ça, ça me fait peur… Mais tu sais, j’ai toujours des moments où je me dis « putain je plaque tout et je m’y consacre » ! Mais aujourd’hui il faut une sacré paire de couilles pour faire ça.


Quand tu es passionné de graphisme et de musique, on suppose qu’il y a forcément une volonté d’associer les deux dans ton travail. Le visuel appuie la musique et l’image peut appuyer la mélodie, ce sont deux arts complémentaires. Pourtant en live on voit assez peu de vraies performances qui utilisent le graphisme, à part la projection vidéo. On a le groupe Bordelais Uniform Motion, par exemple, qui utilise la palette graphique durant ses lives mais ça reste assez limité… Tu penses que c’est lié à quoi ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Je pense qu’à un moment, tu ne peux pas tout faire : Essayer de faire de la bonne musique et en plus, travailler le graphisme sur scène… Moi, par exemple, sur scène, j’ai bien assez à m’occuper de mes machines, à jouer des pads, à scratcher, à jouer des boucles… Je n’ai pas assez de mains, de dextérité ou de cerveaux disponibles pour ajouter un travail visuel en temps réel. Il faut donc se faire épauler et aider, avoir quelqu’un avec soi qui s’occupe de ça sur scène. Du coup tu te retrouves avec d’autres problèmes… Il faut déjà trouver LA personne compétente, qui est en osmose avec ton propre univers musical, avec qui ça accroche humainement et artistiquement. Et aussi qu’il soit talentueux… Ça ne se trouve pas à tous les coins de rues !

Il y’a aussi la réalité du terrain. Moi j’ai juste une vidéo-projection sur scène, et bien je t’assure que rien que ça, ça pose déjà beaucoup de contraintes techniques aux petites structures qui sont susceptibles de me faire jouer… Je découvre tout juste cet univers de la « scène » pour ma part, mais je n’aurais jamais cru qu’il fallait autant batailler pour trouver UNE date alors que je suis seul… Alors imagine si tu commences a avoir un mec aux lumières, un autre qui fait un délire graphique, un autre de la vidéo… Il faut payer tout ce monde… Remplir la salle… Tu risques de faire qu’une seule date : dans ton garage !


Et du coup comme on parle de scène, c’est quoi ton meilleur souvenir de live en tant qu’artiste ? Et en tant que spectateur ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Comme je viens de l’évoquer, le live, je découvre « sur le tard » comme on dit. Donc pour l’instant, mon meilleur souvenir, c’est un de mes premiers lives, à Montaigu. Une toute petite salle où les gens chantaient, dansaient, ils ont même repris « Le temps est bon » en cœur ! C’était cool, vraiment. En tant que spectateur, je dirais Dj shadow sur la tournée « In Tune And One Time« . Mais bon, à l’époque, j’étais pas très objectif quand il s’agissait de Dj Shadow !


La transition est toute trouvée, on adore justement ton remix du titre « Le temps est bon » d’Isabelle Pierre et on se demandait comment tu avais pu avoir l’idée de le revisiter de cette manière ? C’était un vinyle que tu avais dans tes placards ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
En fait c’est mon pote Andrré (avec qui on a fait quelques morceaux, comme Keeping Memory Alive ou I Know A Woman) qui m’a balancé le morceau original d’Isabelle Pierre. Il m’a demandé de lui faire un beat avec pour qu’il puisse poser dessus. J’ai écouté le truc, j’ai découpé la voix d’intro, et il y a eu un truc magique qui a suivi ! Tout venait comme ça, sans réfléchir. Je pense que j’ai fait ce morceau en une heure. Je l’ai ensuite fait écouter à Andrré, qui m’a dit « Ok, je te le laisse c’est trop bon pour rapper dessus »… Et voila, le morceau est né comme ça. 


C’est clair que c’est vraiment trop bon, il a vraiment eu le nez pour te la laisser intacte ! Tu as d’autres idées de vieux morceaux sympas que tu pourras remixer ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Le piège c’est d’essayer de refaire pareil… Le syndrome du morceau qui plait… Je pense que des comme ça, t’en fais un, et voila…


Tu as fait appel aux internautes, via la plate-forme KissKissBankBank, pour financer ton nouvel album intitulé Endless Smile (Rendez-vous ici pour participer) et le moins que l’on puisse dire c’est que la mobilisation est assez exceptionnelle… Tu as récolté les 3000€ nécessaires en seulement 8 jours, et c’est pas fini ! comme dirait la pub SFR. Ça doit faire chaud au cœur de se sentir aussi soutenu par sa communauté de fans ?! Tu le sens vraiment au quotidien cet engouement ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Tu sais quoi…?! J’en reviens toujours pas. Je voyais les mails de KissKissBankBank arriver toutes les cinq minutes, c’était fou ! Donc oui, tu m’étonnes que ça fait chaud au cœur ! J’y croyais pas trop en le faisant au début… j’ai eu tort !

Après, si je le sens au quotidien…? Non, pas vraiment. Tu sais, j’ai vraiment du mal, même après 10 ans, à me dire qu’il n’y a pas que ma mère et mes potes qui écoutent ma musique !


Je te confirme qu’ils ne sont pas les seuls ! Autre question, c’est l’artiste Valencian « Dulk » qui a réalisé la pochette de ton futur album, peux-tu nous expliquer comment s’est passée cette rencontre et pourquoi tu t’es tourné vers lui plutôt qu’un autre ? Sachant que tu es graphiste, était-ce plus simple pour toi de confier le boulot à quelqu’un d’autre ? Peut-être afin d’avoir un regard plus neutre et différent du tien ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Ça fait trois albums que je demande à un autre artiste de réaliser ma pochette. (Iam Icecream sur les deux précédents, j’adore ce qu’il fait). Tu sais, moi, je suis graphiste, mais je fais de la pub pour du shampooing ! (Rires ! ) J’ai pas un quart du talent de ces types ! Et puis, j’aime l’idée de faire écouter l’album au graphiste que j’ai choisi, lui laisser totale carte blanche et le laisser retranscrire ce qu’il a ressenti à l’écoute. Dulk,  je le suis sur Facebook depuis un moment. Je suis complètement dingue des murs et illustrations qu’il fait. J’adore son univers et je trouvais qu’il collait parfaitement à ma vision du prochain album. J’avais envie d’une illustration dans le style. Je l’ai contacté, on a discuté, il a écouté et on s’est mis d’accord. La pochette est magnifique, tu verras, c’est un vrai tableau ! 


On a hâte de voir ça ! En parlant de pochettes, à l’instar des couvertures de bouquins, le visuel d’un album ou d’un EP, c’est souvent la première chose qui pousse l’auditeur à se procurer un disque et à l’écouter. Tu as des exemples de coups de cœur que tu as pu avoir pour des pochettes d’album ? Nous on est des grands fans des dernières de Parov Stelar, elles sont réalisées par sa compagne peintre et chanteuse Lilja Bloom.

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
J’ai toujours adoré la pochette de Liquid Swords de GZA. La pochette de Madvillain faite par Jeff Jank est aussi sublime… tellement simple, mais tellement percutante ! La pochette de l’album 31 Novembre de Scratch Bandits Crew faite par Brusk est vraiment bien aussi, ce type est vraiment talentueux.

   


On reste toujours dans le thème du visuel pour cette dixième question. Je sais pas si tu as remarqué mais depuis quelques années, sur internet, on a une invasion de chaînes musicales qui diffusent des morceaux et des remixes qui sont illustrés avec des visuels accrocheurs, de paysages paradisiaques, de couchés de soleil ou de filles sexy sublimées par des filtres à la Instagram. Avant ces codes étaient plutôt liés à la musique techno ou dance des années 90/00. Tu penses quoi de cette « mode » ? Pour toi c’est un cache-misère ou c’est une combine comme une autre pour attirer le public ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
C’est peut-être parce que les gens n’ont pas de goût ? Non je plaisante… Je dirais : Les deux ! Je pense que c’est pour attirer le public et cacher la misère ! Tu sais, à force de voir des reportages sur M6 avec des Youtubeurs qui font de l’argent, tout le monde veut faire sa chaine et attirer le plus d’internautes… Ça amène ce genre de dérives.

Et pas que dans la musique, pour gagner 3 centimes au final. Youtube c’est bien, mais il y a un peu de tout. Et c’est la fête pour les droits d’auteurs… On en est réduits, nous, artistes, à poster tout notre album dessus, dès la sortie pour éviter de se retrouver sur ce genre de chaines avec son morceau illustré par une bimbo, posant sur une Twingo aux jantes alu, ambiance tunning… Tu sais c’est pas nouveau que les filles sexy attirent le public. Sinon, Beyoncé chanterait en col-roulé !


Beyoncé qui pose en col roulé sur une Twingo je crois que c’est notre rêve à tous ! Allez, c’est maintenant le moment de passer aux questions plus décalées ! On commence avec une tradition sur Amnusique, celle de l’album ou du single de la honte. On a tous eu un moment de faiblesse durant notre jeunesse, tu sais, ce moment où tu succombes aux charmes du dernier Hit Machine Vol. 6 ou du dernier single de Lou Bega. Jusque-là on a eu Darude, Eiffel 65, Masterboy, Aqua… Et toi, c’était quoi ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
J’avoue avoir méchamment kiffé le « Pump Up The Jam » de Technotronic… Le clip filait des crises d’épilepsie en plus !


Au contraire, l’Album avec un grand A que t’as écouté en boucle jusqu’à le rayer ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Il y en a eu deux… Enters The Wu Tang et « un peu plus » récemment MadvillainMadvillainy. C’est très rare que j’écoute un album en boucle, mais ces deux-là, à deux époques différentes, m’ont retourné ! C’était mes albums de chevet, je dormais à coté.


Si on t’offre la possibilité de collaborer sur un album avec Amon Tobin, mais qu’en contrepartie on t’interdit de faire du graphisme jusqu’au restant de tes jours… Et quand on dit fini c’est fini ! Même pas un boulot sur Paint à l’arrache. Tu acceptes ou pas ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Ouais, tu sais, moi, le graphisme, c’est plus alimentaire qu’autre chose. Je pourrais très bien vendre des coquillages sur le marché. Je gagnerais ma vie autrement ça ne me ferait ni chaud ni froid. Après, Amon Tobin, je suis un fan de la première heure, mais je l’ai vu, il y a à peine un an, en festival et c’est con à dire, mais j’ai trouvé ça… pas terrible.


On sait que tu es un grand fan et collectionneur de vinyles… Tu serais prêt à en céder combien pour que le public réussisse enfin à bien prononcer ton nom de scène ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
(Rires) Nan aucun, déjà, parce que les vinyles que je garde, je les adore, et qu’en plus, comme je te disais, maintenant ça me fait marrer ! Quand on me dit « Dé Guy Euh Guy », même plus je reprends, je laisse couler. C’est de ma faute, je n’avais pas qu’a choisir un nom de scène moisi !


Si tu devais définir, de façon générale, la Musique de ces 15 dernières années en la comparant à un l’un de ces artistes et sa phrase associée, ce serait lequel ? Et pourquoi ?

Salavador Dali : Tant de talents, c’est surréaliste !

Pablo Picasso :
Ça roule pas mal, et pas qu’en Citroën !

Takashi Murakami : C’est Nippon ni mauvais !

Vincent Vang Gogh : Bourré, ça passe, mais des fois, vaudrait mieux se couper les oreilles !

Piero Manzoni : Beaucoup trop de merdes d’artistes !

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
(Rires !) Elle est excellente cette question ! Elles me plaisent toutes car il faut avouer je trouve qu’on met en avant, dans les médias, pas forcément le meilleur… Il suffit d’allumer W9 un matin pour s’en convaincre. Mais quand on cherche, qu’on est un peu curieux, il y a vraiment des pépites à trouve. Internet permet maintenant de découvrir justement autre chose que ce que les médias de masse nous proposent. Alors, pour cette raison, je choisirais celle de Salvador Dali !


En ce moment, c’est la mode, pour inciter les internautes à cliquer sur leurs liens, des sites de vidéos buzz inondent les réseaux sociaux à coups de titres racoleurs tous plus ridicules les uns que les autres. 
Si tu devais en choisir un pour parler de ton futur album tu choisirais lequel ?
– Cet homme pensait simplement écouter le nouvel album de Degiheugi mais ce qu’il découvre va vous couper le souffle…

– Il fait bouillir l’album de Degiheugi dans du Coca-Cola et ce qu’il se passe ensuite est bluffant…

– Ce Malouin reçoit 3000€ sur KissKissBankBank et ce qu’il en fait est tout bonnement stupéfiant…

– Endless Smile, l’album le plus WTF de 2015, OUF !

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
(Rires) Ah, putain, la deux mec !! Sans hésiter !
J’ai même envie de le tenter ! (Rires !!!) T’étonne pas si tu vois ça sur youtube un de ses quatre ! 


Si on a une petite dédicace sur la vidéo je te promets qu’on ne t’attaquera pas en justice ! On a vu que les contributeurs qui offriraient plus de 500 euros pour financer ton nouvel album, seraient récompensés avec un live set d’une heure à leur domicile ou lors d’un événement. T’as pas peur de tomber sur Nabilla, ou pire, sur un mec qui habite Vesoul ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Tu sais, je pensais déjà qu’il n’y aurait que dix ou vingt personnes à investir 15 euros pour le CD… Alors quand j’ai fait le palier à 500 euros, j’avais pas trop dans l’espoir que quelqu’un le choisisse ! Mais t’es pas le premier à me dire que c’est un peu « risqué ». J’ai eu le droit à toutes sortes de scénarios de la part de mes amis. Du plus sympa au plus glauque ! Par exemple… jouer devant le fan psychopathe, seul dans son salon avec de la moquette mural verte…


On imagine tout à fait le truc, Nabilla c’est peut-être mieux comme solution… Comme tu es graphiste, on ne pouvait pas passer à côté du moment « Photoshop » de l’entretien. Amnusique te transforme, le temps d’un instant, en outils de ce logiciel de retouche d’image. Tu peux ainsi modifier tout ce que tu désires de l’année qui vient de s’écouler :

– Si tu étais l’outil gomme, que supprimerais-tu de cette année 2014 ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Je pourrais faire une réponse « Miss France » : Je supprimerais la misère dans le monde… Mais je vais faire plutôt une réponse à moi. Je supprimerais Black-M (sur ma route oui… etc…) ! Bah s’il pouvait retourner sur la route et se faire prendre en stop pour aller loin… très loin… Ça m’arrangerait.

 – Si tu étais l’outil baguette magique, que modifierais-tu de cette année 2014 ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
La façon dont j’ai abordé mon dernier album. J’ai perdu six mois à trop écouter les conseils pour, au final, faire un truc qui me ressemblait pas… Du coup j’ai tout jeté et je suis reparti de zéro… Six à huit mois de perdus.

– Si tu étais l’outil tampon de duplication, qu’est-ce que tu aimerais pouvoir revivre une seconde fois ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
J’ai bien une idée mais ça serait indécent de le dire ici… Alors je dirais mes vacances de cet été… Soleil, potes et apéros.  Je pourrais revivre ça 30 fois dans l’année sans problème.

– Et pour finir, si tu étais l’outil texte, quel(s) mot(s) utiliserais-tu pour définir cette année 2014 ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Live – rencontre – amitié – découverte.


Je pense qu’on aurait pas pu faire mieux pour l’outil gomme ! Bravo ! C’était quoi le nouvel an de Degiheugi ? Tu as pris de bonnes résolutions ou juste une sacré cuite pour débuter 2015 ?

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Je n’ai pas pris de bonnes résolutions, car j’ai déjà : arrêté de fumer et je me suis mis au sport… Et ça, avant la nouvelle année. Par contre, je me suis pris une cuite… Bah oui, faut pas trop m’en demander non plus !


On a une dernière tradition sur Amnusique, on demande aux artistes de nous envoyer un selfie pour avoir un petit souvenir. Certains n’aiment pas ça alors on laisse le choix, ça peut être une photo d’un endroit, d’un objet, d’un animal, enfin quelque chose qui représente l’artiste.

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Je suis pas très fan de selfies, alors, rien que pour toi, voici une photo de la chatte de ma copine…

selfie degiheugi


On se croirait dans une pub Shéba putain ! C’est notre premier animal reçu dans l’histoire de nos selfies. C’est émouvant.

 Voilà l’entretien est terminé ! Mille mercis Jérôme d’avoir répondu à toutes ces questions. Merci pour ton franc parlé, ta bonne humeur et ton humour. C’était une très chouette interview. Il ne nous reste plus qu’à te souhaiter bon courage pour la suite et, évidemment, de rencontrer le succès avec ce nouvel album. On te croisera peut-être sur scène à Toulouse en 2015. A bientôt. 

On te laisse le mot de la fin :

Jérôme DegiheugiDegiheugi :
Et bien merci à vous pour l’invitation ! Je rappelle qu’il reste quelques jours pour participer au financement de l’album. Et au fait !! Je serai le 2 février en concert à Rennes, venez nombreux !

Vous pouvez suivre Degiheugi sur :

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Soundcloud : Ici
Site web : ici


Pays : France.
Style musical : Trip-Hop, Abstract Hip-Hop, Electro, Hip-Hop.
Nom(s) : Jérôme V.
L’info en plus : Degiheugi faisait initialement partie d’un groupe de Rap avant de se lancer dans une carrière solo. Le Mayennais désirait s’éloigner du monde, trop étriqué, du Rap et du Hip-Hop pour laisser fleurir son imagination musicale et ses idées à travers d’autres styles : Le Trip-Hop et l’Abstract-Hip-Hop.
Site web : ici
Maison de disque : /.

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