Amnusique

Des sons qui restent en tête

mercredi

14

octobre 2015

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La Gale – Passe ton chemin, fais ta vie

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img_article_lagaleAujourd’hui, Amnusique vous propose de vous agiter avec le morceau « Passe ton chemin, fais ta vie » de La Gale. On connaissait déjà Keny Arkana, Casey ou encore Princess Aniès dans ce monde très masculin qu’est le hip-hop, mais il faudra dorénavant compter sur La Gale. La principale particularité de cette rappeuse Suissesse âgée d’une trentaine d’années n’est pourtant pas d’être une femme, malgré leur évidente et regrettable rareté dans le milieu. Non, ce qui fait la singularité de La Gale c’est avant tout de faire partie de ces quelques rares rappeurs/euses qui ont des combats à mener, des pensées à exprimer et des états d’âme à dévoiler. Ces artistes pour qui la plume et l’encre ne méritent pas d’être souillées par des thèmes insipides et insignifiants, qui ont tendance à se multiplier comme des champignons. Quand certains nous empoisonnent les oreilles avec leurs gamos, leur biffe et leurs clashs à deux francs Suisses, d’autres comme La Gale retiennent, à bout de bras, un Hip-Hop qui semble parfois s’égarer et vendre son âme au diable…

Née d’une mère Libanaise et d’un père Suisse, Karine Guignard aka La Gale fait ses débuts dans le rap, en 2006-2007, après être passée par la musique rock et punk-rock. Accompagnée de son acolyte Rynox (et parfois de Malikah, une MC née en France et qui a grandi à Beyrouth), La Gale enchaîne les dates à travers l’Europe et le Moyen-Orient (Beyrouth, Damas, Ramallah…) pendant plusieurs années et enregistre quelques morceaux en studio en parallèle de son travail qui lui permet de payer ses factures. C’est également durant cette période que la rappeuse monte son premier gros projet engagé, avec la création de l’album « Gaza Meets Geneva », enregistré avec différents artistes Suisses et Palestiniens. Le principe de ce projet est simple : faire venir les rappeurs de Gaza jusqu’à Genève pour qu’ils puissent composer un album commun avec des musiciens Suisses et ensuite réaliser une tournée de concerts. Malheureusement, le blocus imposé par Israël empêche les rappeurs Palestiniens de sortir de la zone de Gaza malgré les nombreux efforts des autorités Suisses. L’album se fera donc à distance et le concert de vernissage aura lieu en duplex entre Gaza et Nyon, une première du genre.

En 2010, Karine réalise la première partie de La Rumeur et fait la rencontre de son leader, Ekoué, qui lui propose de jouer dans son film « De L’encre », aux côtés de Béatrice Dalle et Reda Kate. La Gale accepte et interprète un an plus tard le rôle de Nejma, une jeune rappeuse tentant de s’en sortir dans un monde où le business règne de main de maître sur la musique. En 2012, elle tente une nouvelle aventure d’actrice dans le film « Opération Libertad » de Nicolas Wadimoff. Toujours la même année, Karine sort son premier album, éponyme, réalisé en collaboration avec son ami Rynox et DJ Chikano. Pour cet opus, La Gale a aussi fait appel à Christian Pahud, le batteur d’Honey For Petzi (un groupe de rock de Lausanne) et de Larytta, qui lui génère la totalité des beats et des instrumentaux. Ce premier album reçoit un excellent accueil en Suisse et en France, de par ses textes percutants, francs et engagés (la justice, l’emploi, les frontières, les inégalités…); mais aussi de par ses instrus vintages particulièrement léchées à base d’anciennes répliques de films. Le morceau Passe ton chemin, fais ta vie, présent parmi les dix autres titres du cru, sera le premier gros succès pour la Gale.

Ce premier album sera suivi d’une nouvelle tournée de trois ans où La Gale arpentera aussi bien les petites salles que les grands festivals Européens. C’est au cours de cette tournée qu’elle fait la rencontre, à Paris en 2013, de I.N.C.H. et d’un producteur/rappeur que l’on connaît bien : Jules Rigaud aka Al’tarba. Le courant passe tout de suite entre la Suissesse et le Toulousain qui ont des similitudes indéniables dans leur histoire respective et dans leur manière d’aborder la musique. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Ils viennent tous les deux de la scène punk-rock, ils affectionnent les instrus et les ambiances « crades » (ce n’est pas pour rien que Karine s’appelle La Gale) et n’hésitent pas à piocher dans des vinyles d’influences diverses pour construire leurs morceaux. C’est donc tout naturellement que La Gale propose à ses deux nouveaux amis de concevoir et produire son deuxième album « Salem City Rockers » de A à Z.

L’opus sort ainsi en octobre 2015 sur le label Vitesse Records, avec « Qui m’aime me suive » comme premier single. À l’écoute de l’album le constat est sans appel, c’est du très bon ! L’influence du beatmaker Toulousain est indéniable. La touche si particulière d’Al’Tarba que l’on chérissait dans ses propres productions et dans celles de ses Droogz Brigade se marie parfaitement avec les textes acérés et incisifs de la rappeuse. Dj Nix’on, un autre proche de Jules s’est également glissé sur l’opus avec le morceau intitulé 5000km. Et si les 11 morceaux de ce Salem City Rockers sont tous de très bonne facture, nous accorderons tout de même, de notre côté, une mention spéciale pour Nouvelle PandémieChien Galeux et l’Outro qui nous ont particulièrement fait vibrer. Si vous ne connaissiez pas La Gale, c’est maintenant à vous de jouer en vous accordant une session pour écouter ses deux excellents premiers albums. Bonne écoute à toutes et à tous.

Pays : Suisse.
Style musical : Hip-Hop.
Nom(s) : Karine Guignard.
L’info en plus : Quand on demande à Karine pourquoi elle a choisi le nom « La Gale », voici ce qu’elle répond : « Je voulais un truc un peu crasseux, qui fasse un peu chier le monde, à l’image de ce que j’écris« .
Site web : ici
Maison de disque : Vitesse Records.

Publié par : , Catégorie(s) : Nos morceaux, Pour s'agiter

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